Covid-19

Neuvième communiqué du P. Général à l’Ordre


Rome, le 18 septembre 2020

COVID – 19 (9)


À tous les Frères et Collaborateurs, membres de la Famille hospitalière de Saint-Jean-de-Dieu


Chers tous, chères toutes,


Je vous envoie mes salutations cordiales, en espérant que vous allez bien, remplis d’espérance en ce temps de pandémie du coronavirus, qui poursuit sa progression dans le monde, bien qu’à des rythmes différents. Actuellement nous approchons les 30 millions de personnes contaminées et 950 000 personnes sont décédées dans le monde entier.


Nous connaissons les conséquences de la pandémie, tant au niveau sanitaire qu’aux niveaux social et économique, mais nous ne connaissons pas les dimensions de ces conséquences, qui seront importantes selon tous les analystes. Cette situation a un impact très significatif sur nos vies, surtout sur notre style de vie, ainsi que pour nos programmes et activités qui sont fortement médiatisés par la pandémie. Cela nous conduit à développer notre créativité et à chercher de nouvelles façons de travailler et de nous relationner ; cela nous rend aussi plus sensibles à la solidarité et à la recherche du bien commun.


La pandémie continue de s’étendre dans le monde entier, de façon inégale, mais constante. En Amérique, spécialement aux États-Unis, au Brésil, au Pérou, en Colombie, au Chili et dans d’autres pays, la situation n’a cessé de croître au cours des derniers mois, mais il semble que le nombre de personnes contaminées est en train de diminuer. En Asie, l’Inde est le pays où les contagions augmentent le plus et en Afrique la situation, à cette date, reste assez contenue, même si le nombre de contaminés augmente dans certains pays. En Europe, la situation est restée sous contrôle ces derniers mois, mais le nombre de contagions est en train de repartir à la hausse, de sorte que l’on parle d’une deuxième vague de l’épidémie. Malgré tout, la situation sanitaire est beaucoup plus contrôlée et ne présente pas de difficultés en ce moment pour l’assistance dans les hôpitaux. D’autre part, beaucoup de tests sont réalisés, ce qui aide à découvrir de nombreuses personnes positives asymptomatiques.


Ceci étant et même si des progrès importants ont été accomplis pour le traitement du covid-19, l’espérance d’une solution définitive repose dans un vaccin. De nombreux groupes de chercheurs y travaillent rapidement dans différents pays, de sorte que certains sont déjà bien avancés et on peut penser que des vaccins pourront être disponibles à la fin de cette année et au début de l’année prochaine, mais leur efficacité et surtout leur sécurité doivent d’abord être établies. En attendant, nous devons vivre sans peur, tout en étant très prudents, respecter les mesures de sécurité qu’on nous demande et être très responsables, en protégeant surtout les personnes les plus vulnérables.


En ce qui concerne l’impact du covid-19 sur l’Ordre et comme c’était le cas dans mon dernier communiqué, le foyer principal demeure actuellement en Amérique, en particulier dans le Sud. Les dernières données recueillies et à notre disposition pour cette Région sont les suivantes : 526 Collaborateurs contaminés, un d’entre eux est mort ; 1692 patients positifs au virus, avec 53 décès et 16 Frères positifs, dont actuellement 8 sont encore positifs à domicile et un est décédé récemment dans la province de Colombie. 


En ce qui concerne les frères de l'Ordre, et compte tenu des données indiquées ci-dessus, jusqu'à présent, 65 religieux ont été infectés, six sont décédés et 49 ont été rétablis de manière satisfaisante, et 10 sont encore positifs à l'heure actuelle.


La nouveauté, quant au nombre des Collaborateurs qui se sont révélés positifs au test du coronavirus, vient des données concernant l’Amérique latine. Dans le reste du monde où l’Ordre est présent, les contagions ont beaucoup diminué ces derniers mois, même si on a relevé quelques nouveaux cas. Dans l’ensemble, depuis le début, 1 500 Collaborateurs ont été infectés, dont trois sont morts.  


Le nombre de personnes contaminées par le coronavirus qui ont été admises dans nos hôpitaux et celui des personnes qui se sont révélées positives au virus dans nos centres résidentiels et sociaux, s’élèvent à 6 000 patients, dont environ 550 sont décédés. Prions le Seigneur pour les membres de notre Famille hospitalière affectés par le covid-19, pour tous les patients de nos Centres et pour toutes les personnes qui, de par le monde, souffrent des effets de la pandémie et pour ceux qui sont morts.    


Tels sont les effets et l’impact de la pandémie au niveau sanitaire dans l’Ordre. Au niveau économique et sur le plan de la viabilité de nos Centres, pour le moment et en faisant de gros efforts, tous s’adaptent à la situation, manifestant une disponibilité absolue auprès des administrations de santé publique pour collaborer à l’assistance sanitaire et sociale et pour prendre les mesures nécessaires en vue d’une gestion efficace des ressources. Malgré tout cela, nous verrons, quand cette situation prendra fin, quels effets et quelles conséquences elle aura pour beaucoup de nos Œuvres apostoliques. Je remercie tous les responsables, Frères et Collaborateurs, pour leurs efforts et leur engagement afin de maintenir vivants la mission et le service des malades dans chacun de nos Centres. Je remercie aussi tous les Frères et Collaborateurs pour leur immense dévouement en ces temps difficiles de la pandémie. En particulier, ma reconnaissance va aux Centres d’action sociale, pour personnes âgées, aux Centres de santé mentale et pour personnes handicapées, pour le grand service qu’ils accomplissent dans le soin des personnes assistées et de leurs familles.


Au niveau interne à l’Ordre et aux Provinces, les effets de la pandémie influencent beaucoup la dynamique et les programmes prévus. La mobilité demeure très réduite et cela nous amène à effectuer de nombreuses activités et réunions au niveau virtuel. Les Provinces et les Régions participent, dans la mesure de leurs possibilités, à des rencontres et à des réunions sous forme télématique. De même, à la Curie généralice, étant donné la situation, nous avons décidé de suspendre toutes les activités prévues sous forme présentielle à Rome jusqu’à la fin de cette année. Nous tiendrons le plus de rencontres possibles sous forme virtuelle, afin de mener de l’avant une partie importante de la programmation prévue.  


Comme je l’ai dit dans ma dernière communication, l’Assemblée des Supérieurs Majeurs, prévue en octobre, a été suspendue en présentiel et une rencontre du Définitoire Général avec les Supérieurs Provinciaux de chaque Région a été programmée sous forme virtuelle. Il s’agira d’une rencontre plus réduite, durant laquelle seront présentés plusieurs documents sur des thèmes indiqués lors du Chapitre Général et d’autres thèmes, qui intéressent les Provinces, seront traités. En ce sens, en principe et étant donné la situation d’il y a quelques mois, nous pensions que la rencontre avec les Supérieurs Provinciaux d’Europe pourrait avoir lieu en présentiel, à Rome. Mais au cours de la réunion du Définitoire Général du 9 septembre, nous avons décidé de la suspendre également et de la tenir en virtuel, comme les autres régions, en raison de l’augmentation des nouvelles contaminations et des difficultés pour respecter les protocoles prévus à la Curie pour un groupe d’environ trente personnes.


Nous attendons impatiemment la nouvelle encyclique du Pape François, qu’il signera à Assise au début du mois d’octobre. Son titre sera “ Tous Frères ” (Fratelli tutti) et elle portera sur la fraternité et l’amitié sociale. Je suis sûr que ce sera une riche réflexion très appropriée et adaptée à la période de pandémie que nous vivons. Je vous invite tous à la lire et à la travailler en communauté et en groupes. Et je conclurai par quelques mots qu’il a prononcés lors de l’Audience générale du 9 septembre dernier, faisant sa sixième catéchèse sur la pandémie, intitulée  “ Guérir le monde. Amour et bien commun ”.


« Un virus qui ne connaît pas de barrières, de frontières ou de distinctions culturelles et politiques doit être affronté avec un amour sans barrières, frontières ou distinctions. Cet amour peur engendrer des structures sociales qui nous encouragent à partager plutôt qu’à entrer en compétition, qui nous permettent d’inclure les plus vulnérables et de ne pas les exclure, et qui nous aident à exprimer le meilleur de notre nature humaine et non le pire. Le véritable amour ne connaît pas la culture du rebut, il ne sait pas ce que c'est. En effet, quand nous aimons et que nous engendrons la créativité, quand nous engendrons la confiance et la solidarité, c'est là qu’apparaissent des initiatives concrètes pour le bien commun. Et cela vaut aussi bien au niveau des petites et des grandes communautés, qu’au niveau international. Ce que l'on fait en famille, ce que l’on fait dans le quartier, ce que l’on fait dans le village, ce que l’on fait dans la grande ville et au niveau international est la même chose : c’est la même semence qui grandit et porte du fruit. Si dans ta famille, dans ton quartier, tu commences avec l’envie, avec la lutte, à la fin il y aura la “ guerre ”. En revanche, si tu commences avec l’amour, à partager l’amour, le pardon, alors, il y aura l’amour et le pardon pour tous ».


En ces temps de pandémie, cessons de rivaliser et brisons les frontières qui nous séparent et continuons à proposer la culture de l’hospitalité et de la fraternité, qui engendre la solidarité et le bien commun, qui n’exclut personne et qui prend soin avec amour et avec une tendresse toute spéciale pour les pauvres et les plus vulnérables.  


Unis dans l’hospitalité et dans la prière, recevez mes salutations fraternelles.


 

Frère Jesús Etayo

Supérieur Général



Rome, 31 juillet 2020

COVID – 19 (8)

 

A tous les Frères et Collaborateurs, membres de la Famille Hospitalière de Saint-Jean-de-Dieu

 

Chers tous, chères toutes,

 

Je m’adresse à nouveau à vous en relation à la pandémie du coronavirus qui, depuis le début de l’année, affecte pratiquement tous les continents et tous les pays du monde, avec quelques différences, mais aussi avec d’importantes conséquences pour tous dans les domaines de la santé, de l’économie et de la vie sociale, psychologique et spirituelle en général.

 

Le nombre de personnes contaminées par le covid-19 ne cesse d’augmenter chaque jour davantage : aujourd’hui pratiquement 17 millions de personnes ont été contaminées dans le monde dont plus de 660 000 sont mortes. Les États-Unis, le Brésil et l’Inde sont les pays où l’on dénombre le plus de cas positifs. Avec eux, plusieurs pays d’Amérique latine ont été fortement frappés par la pandémie, comme le Mexique, le Pérou, le Chili, l’Argentine et la Bolivie. Espérons que dans les prochains moins l’incidence et la force du virus s’atténueront dans ces pays, si durement frappés actuellement.

 

En Afrique, à ce jour, l’impact n’a pas été très fort, mais peu à peu les contagions augmentent, surtout en Afrique-du-Sud et dans divers autres pays. Pour le moment, dans les pays où l’Ordre est présent, la situation est relativement sous contrôle et dans nos Centres en Afrique nous n’avons eu que quelques cas positifs.

 

En Europe et dans des pays comme la Chine, la Corée, l’Australie et d’autres, qui ont connu des moments difficiles au commencement de la pandémie, la situation est meilleure, même si l’on constate de nouveaux foyers de contagion qui invitent tout le monde à être très prudent et à respecter toutes les mesures de prévention, y compris en revenant à des mesures plus restrictives. À certains endroits, les nouveaux foyers de contagion ont dû mal à être maîtrisés et on parle de la possibilité de nouvelles vagues dans les mois à venir. En définitive, nous avons tous conscience que tant qu’il n’y aura pas de vaccin, nous devrons nous habituer à vivre avec le virus.  

 

Pour ce qui est de l’impact du covid-19 dans l’Ordre, le foyer principal est toujours en ce moment en Amérique, spécialement en Amérique du Sud, comme lors de ma dernière communication. Certaines Maisons ont traversé ou sont en train de traverser des moments difficiles. Concrètement, dans nos Œuvres d’Amérique latine, les données que nous possédons sont les suivantes : 330 Collaborateurs contaminés, dont l’un d’eux est mort ; 779 patients positifs au virus avec 21 morts et 3 Frères positifs, dont un est hospitalisé.

 

En ce qui concerne les Frères de l’Ordre et en tenant compte des données indiquées ci-dessus, jusqu’à présent 51 religieux ont été contaminés (cinq morts, comme je vous en ai informé dans mes communications précédentes) et 43 ont été guéris de façon satisfaisante.

 

Pour le nombre de Collaborateurs qui se sont révélés positifs au test du coronavirus, en plus de ce que j’ai dit pour l’Amérique latine, il y en a d’autres sur les autres continents, mais ce nombre est moins élevé pour le moment. Dans l’ensemble, depuis le commencement, plus de 1000 Collaborateurs ont été contaminés, dont trois sont morts, comme nous vous en avons déjà fait part.

 

Il est difficile de calculer avec exactitude le nombre de personnes contaminées par le coronavirus qui ont été admises dans nos hôpitaux et celles qui ont été testées positives dans nos centres résidentiels et sociaux. Cependant, à ce jour environ 5000 patients positifs ont été accueillis dans nos Maisons, dont environ 500 sont morts. Prions tous le Seigneur pour les membres de notre Famille Hospitalière affectés par le virus, pour tous les patients de nos Centres et pour toutes les personnes qui, dans le monde entier, souffrent des effets de la pandémie.     

   

Telles sont les données de la pandémie et son impact dans le monde et sur l’Ordre. Comme je l’ai dit, nous ne savons pas comment celle-ci évoluera, mais il est clair qu’elle continuera de coexister avec nous, au moins jusqu’à la découverte d’un vaccin efficace. Il est vrai que, peu à peu, nous connaissons mieux et nous apprenons plus de choses sur le virus, ce qui permet de mieux nous préparer pour le contrôler et l’affronter, même si tous les pays n’ont pas les mêmes moyens. En effet, la pandémie porte fortement atteinte à l’économie mondiale et, concrètement, à celle de nombreux pays qui connaissent déjà une situation difficile, ce qui produit de nombreux éléments nocifs en termes de santé physique et psychologique, de chômage, de pauvreté, de faim et d’autres maladies qui ne sont pas correctement traitées à cause du covid-19. C’est en ce sens que j’ai parlé, dans ma communication précédente, de la “ nouvelle normalité ”, une chose à laquelle nous devons nous habituer et qui a bien peu à voir avec la normalité que nous avons vécue auparavant. 

 

Le temps passe et la pandémie continue de frapper et d’avoir un fort impact. Il est normal que grandisse l’incertitude et, parfois même, le pessimisme face aux événements qui se succèdent, y compris les décisions et les agissements peu éducatifs de certains hommes politiques, dont chacun a pu entendre parler à travers les moyens de communication sociale. C’est pourquoi, plus que jamais, il est important en ce moment de continuer à appeler tout le monde, en particulier les jeunes, à la responsabilité, à la générosité et à la solidarité avec les personnes contaminées et avec les populations à risque, comme les personnes âgées, les malades, les exclus et les marginaux, avec ceux qui souffrent le plus directement des conséquences de la pandémie à cause de la perte de leur emploi et de toute autre circonstance sociale, psychologique et spirituelle.

 

Étant donné que la pandémie continue de s’étendre fortement, je réaffirme que la meilleure garantie face à cette situation est l’hospitalité. Notre Famille Hospitalière de Saint-Jean-de-Dieu est en train de vivre une urgence charismatique, dans laquelle nous devons donner le meilleur de nous-mêmes au service des pauvres et des nécessiteux, d’abord durant la crise sanitaire, mais aussi durant la crise économique qui se poursuit, les deux coexistant souvent en même temps. Je sais que l’Ordre est en train de faire de grands efforts  et de donner une réponse charismatique appropriée à cette urgence, partout où il est présent. C’est pourquoi je désire une fois de plus remercier toutes les personnes qui forment la Famille de Saint-Jean-de-Dieu pour l’engagement et le service que vous accomplissez en faveur des victimes du covid-19, en rendant vivante et visible l’hospitalité du bon Samaritain, que nous a léguée saint Jean de Dieu, notre Fondateur.

 

Les effets du coronavirus continuent d’avoir un impact important sur la dynamique et la vie de l’Ordre. La mobilité est actuellement très réduite et nous ne pouvons accomplir certaines actions programmées que sous forme télématique et virtuelle, tant au niveau de la Curie généralice que des Curies provinciales. En principe, il n’est possible de se déplacer de façon relative qu’en Europe et, de fait, nous avons pu organiser quelques réunions présentielles. Nous verrons, toutefois, dans les prochains mois, s’il est possible de continuer à le faire ou non, selon l’évolution des foyers du virus.

 

Il y a quelques jours, les membres du Définitoire Général ont tenu une réunion virtuelle pour traiter de plusieurs thèmes et pour s’informer de la situation actuelle dans les diverses régions de l’Ordre. Entre autres, et étant donné qu’il a fallu annuler l’Assemblée des Supérieurs Provinciaux prévue à Rome la première semaine d’octobre, nous avons décidé d’organiser d’autres rencontres du Conseil Général avec les Supérieurs Provinciaux par régions, afin de travailler sur certains thèmes prévus et de présenter quelques documents en vue de leur mise en œuvre dans les Provinces et Délégations. Plusieurs documents seront envoyés prochainement pour que les Supérieurs Provinciaux puissent les lire et les étudier. Les convocations seront envoyées par écrit dans la première quinzaine de septembre. Ces rencontres seront virtuelles et se tiendront durant la première quinzaine d’octobre. Seule la rencontre de la région Europe se tiendra en présentiel si la pandémie le permet.  Il a également été convenu d’essayer de réaliser virtuellement la plupart des réunions des Commissions Générales et Régionales programmées pour cette année. Le reste des activités présentielles resteront annulées tant que la mobilité n’est pas permise.

 

Je termine, en cette occasion, par quelques mots extraits de la Lettre intitulée “ Prenons soin les uns des autres comme il prend soin de nous, le Dieu de notre salut ”, adressée à toutes les religieuses et à tous les religieux du monde par Sœur Jolanta Kafka, RMI, Présidente UISG et par le P. Arturo Sosa, sj, Président de l’USG, le 29 juin 2020 :

 

« Le Seigneur Jésus a promis d’être avec nous chaque jour jusqu’à la fin de l’histoire, et il nous a donné son Esprit qui nous rappelle tout ce qu’Il a appris du Père et a transmis à nous, ses disciples.

 

En tant que vie religieuse, nous sommes appelés à témoigner l’amour tendre de Dieu qui, en Jésus, prend soin de tous les êtres humains ; nous sommes appelés à prendre soin de la vie des laissés-pour-compte, que cette pandémie a multipliés de façon exponentielle, comme conséquence des structures injustes d’un monde incapable de placer les êtres humains et le bien commun au centre des décisions politiques locales, nationales ou mondiales.

 

Nous sommes appelés à prendre soin du présent et de l’avenir de l’humanité, dans ses relations avec l’environnement, en accompagnant les jeunes et en apprenant d’eux, pour renouveler le sens de notre vie et de notre mission, en tant que personnes consacrées.

 

Face à tant de négligence, que la pandémie a mis en évidence, nous voulons, en tant que vie religieuse, lancer des processus qui mènent à une culture du prendre soin, moyennant un dialogue profond entre ceux et celles qui partagent notre mission, de manière à créer, tout en gardant le plus grand respect pour la conscience et la vocation de chacun, un milieu de discernement qui éclaire la planification apostolique, et offrir ainsi la meilleure contribution possible à la mission de réconcilier toutes les choses en Christ. Prendre soin des autres et laisser les autres prendre soin de nous, c’est renforcer le sens universel de la vie religieuse ».

 

En ce temps de pandémie, proclamons la culture du soin de tous, spécialement des plus faibles et vulnérables, pour que règne l’espérance et la confiance que nous offre toujours le Dieu de la Vie. Prenons soin les uns des autres, avec la tendresse et l’hospitalité avec lesquelles Dieu prend soin de nous !

Unis dans l’hospitalité et dans l’oraison, recevez mes salutations fraternelles.

 

Frère Jesús Etayo











Supérieur Général



Rome, 30 juin 2020

COVID – 19 (7)


À tous les Frères et Collaborateurs, membres de la Famille Hospitalière de Saint-Jean-de-Dieu 


Chers tous et toutes,


Cela fait environ un mois que je me suis adressé à vous tous pour la dernière fois à propos de la pandémie du coronavirus et de l’impact qu’il a dans le monde et sur notre institution. Or, non seulement les choses ne s’améliorent pas mais, avec des changements géographiques, la réalité est que le virus continue de se propager et de se diffuser d’une manière préoccupante. Au moment où j’écris, presque dix millions de personnes ont déjà contracté le covid-19, dont environ un demi-million sont mortes et cinq millions sont guéries.


L’épicentre de la pandémie n’est plus en Europe, mais il s’est déplacé en Amérique, aussi bien au Nord, en particulier aux États-Unis, comme au Centre et au Sud, les pays les plus touchés étant le Brésil, le Pérou, le Chili et le Mexique, même si la situation est préoccupante dans d’autres nations de la région.


Un autre foyer important qui s’agrandit est l’Inde, avec plus d’un demi-million de personnes contaminées et plus de 15 000 morts. Sur le continent africain, pour le moment la pandémie du coronavirus ne frappe pas très fortement, même si le nombre de contagions augmente et que l’on craint qu’elle ne s’étende davantage, en espérant que cela n’arrivera pas, pour le bien de tous.


En Europe, et dans des pays comme la Chine, l’Australie et d’autres, la situation s’est améliorée et les confinements et quarantaines ont pratiquement pris fin ;  on retourne vers ce que l’on appelle “ la nouvelle normalité ”, qui implique des mesures de prudence et de sécurité. La crainte est de devoir faire marche arrière ce qui conduirait à de nouveaux confinements, alors que l’on observe déjà de nouveaux foyers de contagion qui, pour le moment, restent sous contrôle. Les spécialistes craignent toutefois de nouveaux épisodes de contagion plus avant, au moins tant qu’il n’y aura pas de vaccin efficace, vaccin qui semble prendre du temps même si tout est fait pour raccourcir les temps de préparation.


En ce qui concerne l’impact du covid-19 dans l’Ordre, il varie en fonction de son épicentre. Tant que l’Europe constituait le foyer principal, l’impact a été très élevé, comme nous le savons tous. En ce moment, il a beaucoup diminué et tout semble être sous contrôle.


Pour les Frères de l’Ordre, aucun à travers le monde n’est actuellement contaminé. Au total, 47 religieux ont été contaminés, dont 5, comme nous vous en avions informés, sont décédés, et 42 ont récupéré de façon satisfaisante.


Le nombre de Collaborateurs testés positifs au coronavirus a été très élevé. Tous ont guéri, sauf trois qui, malheureusement, sont morts. Nous ne connaissons pas le nombre exact de Collaborateurs contaminés durant la pandémie, mais au moins 800 ont été contaminés. Environ 200 d’entre eux sont encore infectés, la plupart dans les Maisons d’Amérique. Quelques-uns encore en Europe, mais toujours moins, et très peu en Afrique, et tous sous contrôle.


Si nous faisons le compte des personnes contaminées par le coronavirus qui ont été accueillies dans nos hôpitaux, plus les personnes positives au virus dans nos centres résidentiels et sociaux, le chiffre s’élève actuellement à 4 000 patients admis dans nos Maisons, dont environ 400 sont morts.    


Telles sont les données approximatives de la façon dont la pandémie de covid-19 nous a affectés jusqu’à présent dans le domaine de la santé. Toutefois, comme je l’ai indiqué dans mes communications précédentes, il existe d’autres secteurs fortement impactés par cette pandémie, comme les secteurs économiques, sociaux et même spirituels. En certains endroits, l’activité reprend dans tous les domaines, mais avec beaucoup de prudence et de crainte pour ne pas revenir en arrière, pour que de nouvelles contagions ne provoquent pas de nouveaux confinements. Malgré cela, on prévoit une crise économique importante, entraînant la perte de nombreux emplois, ce qui entraînera bien des difficultés au niveau social et au niveau familial. Cela arrivera, quelle que soit l’évolution de la pandémie, qui pourrait même présenter un scénario encore plus difficile et compliqué.


En beaucoup d’endroits, surtout là où il semble que les choses soient davantage sous contrôle, on parle de “ nouvelle normalité ”. Une expression vraiment nouvelle qui, en soi, laisse entendre que ce n’est pas une véritable normalité. Car même si en bien des endroits on a retrouvé la liberté de mouvement, nous sommes chaque jour “ quasiment menacés ” de ne pas baisser la garde face à une éventuelle reprise, réelle et très probable. Nous devons respecter la distance sociale, utiliser des masques, nous laver fréquemment les mains, et tant d’autres choses. Nous pouvons sortir et rencontrer nos Frères, nos familles, nos amis, mais toujours “ avec précaution ”. De toute façon, c’est déjà beaucoup, pour ceux qui ont dû, pendant des mois, rester “ reclus ” à la maison. Nous pouvons travailler, mais en faisant attention, participer prudemment aux réunions, etc… d’où le télétravail qui semble devoir s’imposer définitivement, avec différentes plateformes en ligne qui nous permettent d’organiser des réunions de toute sorte. Nous pouvons aller au bar, au restaurant, nous pouvons voyager en certains endroits... mais toujours “ avec précaution ”, tant qu’il n’existe pas de vaccin efficace.


Cette nouvelle normalité se caractérise, par conséquent, par l’incertitude. Nous ne devons ni ne pouvons baisser la garde. Elle se caractérise aussi par la responsabilité, car ignorer les appels à la prudence peut, en outre, affecter les autres. La générosité et la solidarité caractérisent nécessairement ce moment que nous vivons, car le coronavirus menace la vie des personnes, la façon de vivre et même les moyens et le mode de vie, à coup sûr et comme cela arrive toujours, encore plus pour les plus pauvres et les plus vulnérables. Voilà pourquoi, finalement, cette nouvelle phase de la nouvelle normalité exige d’être affrontée avec la garantie de l’hospitalité : face à l’incertitude, elle doit être responsable, généreuse et solidaire, inclusive et accueillante.


Dans mes communications précédentes et alors que nous étions confinés dans de nombreuses parties du monde, notamment en Europe à ce moment-là, je vous disais que c’était l’heure de l’hospitalité. Aujourd’hui je le redis pour ces endroits du monde qui vivent cette phase de quarantaine ou de confinement. Mais je le redis aussi pour ceux qui ont commencé cette  “ nouvelle normalité ” et pour qui c’est également l’heure de l’hospitalité. L’heure de sortir de nous-mêmes pour accueillir avec responsabilité, avec générosité et avec solidarité de nombreuses personnes qui vivent dans l’incertitude et dans la précarité dans quelque domaine de leur vie que ce soit. J’invite à nouveau tous les Frères, les Communautés et les Centres à être sensibles aux besoins des personnes en ce moment et de les aider généreusement, en étant créatifs et audacieux. Je vous invite à envoyer au Secrétariat de la Curie généralice les initiatives et projets que les Provinces, les Centres et les Communautés mettent en œuvre dans l’optique de ce que je viens de dire. Ce sera une bonne manière de partager ces initiatives que nous pourrons faire connaître à l’ensemble de l’Ordre grâce à notre site internet.


La pandémie du coronavirus est en train d’avoir un impact évident sur le travail et les activités de l’Ordre, des Curies provinciales et de la Curie généralice. Nous avons dû annuler la quasi-totalité des voyages prévus, ainsi que des visites et des rencontres à Rome. Pendant cette période, nous avons organisé plusieurs sessions du Définitoire Général de manière virtuelle, afin de pouvoir poursuivre et apporter des réponses aux thèmes essentiels de la vie de l’Ordre. Le 25 juin, nous avons tenu notre dernière rencontre du Définitoire Général et, considérant les perspectives de la situation de la pandémie dans le monde, nous avons décidé d’annuler les visites canoniques générales prévues pour 2020, ainsi que l’Assemblée des Supérieurs provinciaux programmée pour le début du mois d’octobre. Nous programmerons certainement plusieurs rencontres en ligne autour de ces dates avec les Supérieurs provinciaux, soit par régions, soit par langues, afin de traiter de certains thèmes et informations plus urgents. D’autre part, nous tenterons d’organiser virtuellement, à la Curie généralice, la majeure partie des rencontres, réunions de commissions et groupes de travail programmés. Si la situation ne change pas vraiment, toutes les rencontres et tous les voyages, du moins intercontinentaux, seront renvoyés à une date ultérieure.


Une fois de plus, je veux remercier tous les Frères, les Collaborateurs et les Volontaires de toutes les Maisons de l’Ordre, pour leurs efforts, leur service et leur engagement dans la lutte contre la pandémie, y compris parfois dans des conditions très difficiles. Vous faites honneur à la figure de saint Jean de Dieu et de tant et tant de Frères et Collaborateurs qui, tout au long de l’histoire de l’Ordre, se sont élancés, sans considération pour eux-mêmes, pour combattre la souffrance, la pauvreté et la maladie, souvent dans des situations de dures épidémies qui ont coûté la vie à beaucoup. C’était le Prix de l’hospitalité vivante en profondeur. Demandons au Seigneur que personne ne perde la vie et même, si c’est possible, que personne ne soit contaminé, mais soyons des hospitaliers avec la même profondeur et responsabilité dont ils firent preuve.


Je termine par quelques mots inspirés toujours du Pape François et adressés dans une lettre aux prêtres du diocèse de Rome, le 31 mai 2020 :


« Jésus vint et se tint au milieu d’eux ; il leur dit : “ La Paix soit à vous ! ”. Ce disant, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie à la vue du Seigneur. Il leur dit encore une fois :  La paix soit à vous ! ” (Jn 20, 19-21).


Le Seigneur n’a pas choisi ou cherché une situation idéale pour apparaître dans la vie de ses disciples. Nous aurions certainement préféré que tout ce qui s’est passé ne soit pas arrivé, mais cela est arrivé ; et comme les disciples d’Emmaüs, nous pouvons nous aussi continuer à murmurer attristés le long de la route (cf. Lc 24, 13-21). En se présentant au Cénacle dont les portes étaient closes, au milieu de l’isolement, de la peur et de l’insécurité dans lesquels ils vivaient, le Seigneur a été en mesure de transformer toute logique et de donner une nouvelle signification à l’histoire et aux événements. Tout temps est adapté à l’annonce de la paix, aucune circonstance n’est privée de sa grâce. Sa présence au milieu du confinement et des absences forcées annonce, pour les disciples d’hier comme pour nous aujourd’hui, un jour nouveau capable de mettre en discussion l’immobilité et la résignation et de mobiliser tous les dons au service de la communauté. Avec sa présence, le confinement est devenu fécond, donnant vie à la nouvelle communauté apostolique ».


La présence du Seigneur change tout. Qu’au milieu de l’incertitude et des difficultés règnent l’espérance et la confiance que nous offre la paix du Ressuscité, qui vit au milieu de nous.


Unis dans l’hospitalité et dans la prière, recevez mes salutations fraternelles.

 


Frère Jesús Etayo

Supérieur Général



Rome, 20 mai 2020

COVID – 19 (6)

 

A tous les Frères et les Collaborateurs, membres de la Famille Hospitalière de Saint-Jean-de-Dieu


Chers tous et toutes,


Je m’adresse à vous tous pour la sixième fois à propos de la pandémie du coronavirus qui continue de s’étendre dans le monde, même si la façon dont elle affecte la population change avec le temps. On compte aujourd’hui cinq millions de personnes diagnostiquées positives au covid-19 et plus de 325 000 personnes décédées. Par ailleurs, plusieurs milliers de personnes ont été guéries. Toutefois la pandémie continue de progresser, en certains endroits en y faisant sa première apparition, dans d’autres en provoquant de nouvelles vagues de contagion. Tout le monde attend un vaccin efficace pour l’ensemble de la population mondiale, ce qui prendra du temps pour pouvoir le mettre au point.


En de nombreux endroits du monde et grâce aux mesures restrictives d’urgence qui ont été prises, les contagions et les décès ont été fortement réduits. En ce moment, ces pays sont en train d’initier une nouvelle phase, avec moins de restrictions, afin d’essayer de retourner peu à peu à ce que certains appellent une “ nouvelle normalité ”, mais avec la crainte de devoir retourner en arrière à cause de nouveaux foyers de contagion. Dans d’autres endroits, en revanche, des restrictions sévères sont maintenues et, dans d’autres encore, on attend l’arrivée plus virulentes du coronavirus.


En ce qui concerne l’Ordre, nos communautés et nos établissements, la situation en général est plus tranquille en ce moment. La plupart des Frères qui ont été contaminés sont redevenus négatifs, sauf trois, dont nous espérons qu’ils le redeviendront dans les prochains jours. Cependant, mais s’ils sont à nouveau négatifs, dans certains cas les séquelles laissées par le virus nécessitent qu’ils continuent à recevoir des traitements et des soins médicaux.


Il en va de même avec les Collaborateurs. Beaucoup ont été contaminés mais, grâce à Dieu, la plupart vont bien. Toutefois il reste encore un groupe significatif et, tout récemment, nous avons dû déplorer le décès d’un Collaborateur de Colombie.


En ce qui concerne les personnes malades du covid-19 dans nos établissements, leur nombre est également en forte diminution. Cependant, plusieurs hôpitaux, spécialement en Europe, continuent de traiter des malades du coronavirus. Nous avons accueilli plus de 2 000 malades du coronavirus, dont environ 300 sont morts.


Dans de nombreux pays, en entrant dans la phase deux, étant donné que les contagions et les décès causés par le virus diminuent considérablement, on se rend compte que les effets du covid-19 ne sont pas seulement d’ordre sanitaire, mais également sociaux, économiques, spirituels et institutionnels. De fait, on débat beaucoup de la nécessité de sortir des restrictions, de rouvrir les commerces et de relancer l’économie, car sinon la crise économique et sociale qui en résultera sera encore plus profonde.


Le Pape François affirme que, « la crédibilité de l’Église passe par le chemin de l’amour miséricordieux et de la compassion » (Misericordiae Vultus, 10).  Dans mes lettres précédentes, je vous disais que cette heure est l’heure de l’hospitalité.  C’est l’heure de manifester le Christ compatissant et miséricordieux de l’Évangile envers les hommes et les femmes (cf. Constitutions de l’Ordre, 5). C’est l’heure de sortir de nous-mêmes, avec les précautions nécessaires, pour assister les personnes nécessiteuses, victimes en ce cas de la pandémie, non seulement au niveau sanitaire, mais aussi aux niveaux social, économique et spirituel. C’est en cela que nous rendrons l’Église crédible et que nous serons crédibles comme Ordre et Famille de Saint-Jean-de-Dieu.


Au niveau institutionnel de l’Ordre, nous prévoyons de sérieuses difficultés pour beaucoup de nos centres et de nos œuvres à cause de la crise provoquée par la pandémie : certains établissements ont dû fermer de nombreux services, d’autres voient leur activité diminuer énormément car les patients ne viennent plus et d’autres raisons encore mettront en crise bon nombre de nos structures. Nous devons le prévoir et gérer cela le mieux possible, en établissant des plans concrets pour cette période où nous devons adapter les services et les ressources pour ne pas générer de dettes excessives qui nuiront ensuite à leur viabilité. Nous devrons également, dans la mesure de nos possibilités, être disponibles pour nous aider à l’intérieur de nos Provinces et nous devons être ouverts à aider d’autres Provinces et établissements plus défavorisés à cause de leur situation et de la pandémie qui les affecte. Comme toujours nous ne doutons pas de la générosité et de l’hospitalité avec toutes les œuvres et les personnes de notre Ordre. C’est l’heure de l’hospitalité avec notre Famille hospitalière de Saint-Jean-de-Dieu.


Au niveau social, les problèmes de toute sorte ne cessent d’augmenter, en dépit des efforts de nombreux gouvernements pour aider les personnes : beaucoup perdent leur emploi, d’autre doivent fermer leurs entreprises et leurs magasins car ils ne sont plus rentables, pour beaucoup de gens l’essentiel commence à manquer et ils doivent aller demander de la nourriture, des vêtements et d’autres choses nécessaires. D’autres n’ont plus les moyens de continuer à payer leur loyer et, selon toute probabilité, ils perdront probablement leur logement, etc. Toutes ces situations sont très tristes et ne peuvent pas nous laisser impassibles et insensibles. C’est pourquoi, dans la mesure des possibilités de chaque Province et de chaque établissement, je vous invite à créer des espaces de solidarité et d’aide aux personnes de votre entourage connaissant de graves nécessités sociales, y compris les personnes qui collaborent dans nos œuvres apostoliques. Je sais que beaucoup d’entre vous le font déjà et que c’est difficile dans ces circonstances, car personne n’a trop. Mais il est nécessaire d’être créatifs et de réinventer l’hospitalité, surtout avec ceux qui sont les plus proches de nos centres, en les aidant comme nous le pouvons, en particulier sur les questions fondamentales, ou en collaborant avec des organismes qui se soucient des plus nécessiteux, pour que personne ne soit laisser de côté. Je vous invite tous, spécialement les Frères, à être des pionniers et des artisans de ces projets, car cette heure est l’heure de l’hospitalité... ne soyons pas à la traîne !


Les difficultés qui se produisent au niveau des relations humaines, au niveau de la santé mentale et au niveau spirituel et religieux constituent une autre conséquence de la pandémie. Dans ma dernière lettre, j’invitais tous les services d’assistance spirituelle et religieuse à être attentifs à cette dimension envers les malades, les familles et les collaborateurs. Je réitère mon invitation et je l’étends, non seulement à ces services, mais aussi à tous les Frères et Collaborateurs dans le domaine de la santé mentale et, en général, à tous les membres de notre Famille de Saint-Jean-de-Dieu, à être disponibles pour écouter, accompagner, s’occuper et aider toutes les personnes qui souffrent de difficultés dans ce domaine, car les conséquences personnelles, familiales, sociales et économiques que provoque la pandémie sont très grandes et entraînent de grandes souffrances. Voilà pourquoi, pour tout l’Ordre et pour tous ceux qui en font partie, cette heure est l’heure de l’hospitalité... celle qui consiste à écouter, à accompagner et à insuffler l’espérance.


Au milieu de cette situation douloureuse qu’il nous revient de vivre, l’Esprit du Seigneur Ressuscité continue de nous parler à travers de multiples gestes d’amour miséricordieux et compatissants, que nous voyons chaque jour dans nos centres et dans le monde entier. En outre, l’Esprit Saint, dont nous attendons la venue prochainement, à la Pentecôte, continue d’être présent dans son Église et dans notre Ordre, en nous inspirant de nouvelles formes pour manifester l’amour miséricordieux et rempli de compassion de Dieu à travers l’hospitalité. Ce que je viens d’indiquer ne sont que quelques exemples que je vous invite à concrétiser dans chaque Province, Communauté et Centre, car l’Esprit du Seigneur nous dit aussi que cette heure est l’heure de l’hospitalité pour nous tous. En avant !

Comme je l’ai fait dans chacune de mes lettres, je souhaite adresser une fois de plus mes remerciements à tous les Frères, Collaborateurs et Volontaires qui, depuis le début de la pandémie, travaillent avec beaucoup d’exemplarité et de générosité, en témoignant du meilleur que peut offrir notre institution : l’hospitalité et le service des malades et des nécessiteux ! Saint Jean de Dieu est fier de vous !


Il y a un peu plus de deux mois que nous avons été confinés en Italie et donc à la Curie généralice. Maintenant les mesures ont été assouplies, mais il n’est toutefois pas possible de voyager ni de tenir les réunions prévues. Nous en faisons quelques-unes, comme les Définitoires généraux, sous forme virtuelle, ce qui nous permet d’aller de l’avant et de décider des choses les plus urgentes. Nous ne savons toutefois pas encore quand nous pourrons reprendre une vie normale, et nous craignons que cela doive prendre un certain temps, même si certaines choses vont se débloquer peu à peu. Pour le moment, nous avons dû annuler les visites canoniques prévues d’ici à juillet, de même que toutes les rencontres pour l’unification des Provinces d’Espagne et d’Amérique latine, prévues respectivement aux mois de juin et juillet. En fonction de l’évolution de la pandémie, nous verrons s’il est possible de nous en tenir aux activités programmées par le Gouvernement Général à partir du mois d’août jusqu’à la fin de l’année. 

Dans ma lettre de Pâques de cette année, je vous disais que ce premier mai a vu la clôture de la célébration de l’Année jubilaire de saint Richard Pampuri, qui avait été souhaitée par S. 

Exc. Mgr Corrado Sanguineti, évêque de Pavie et à laquelle l’Ordre a participé, spécialement dans la Province lombardo-vénitienne. Or, étant donné que la pandémie du coronavirus a confiné toute l’Italie pendant deux mois, la Pénitencerie apostolique, à la demande de l’évêque de Pavie, a concédé le prolongement de l’année jubilaire jusqu’au 1er mai 2021.


Je souhaite conclure par quelques mots du Pape François : « Maintenant, alors que nous pensons à une lente et pénible récupération suite à la pandémie, menace précisément ce danger : oublier celui qui est resté en arrière. Le risque, c’est que nous infecte un virus pire encore, celui de l’égoïsme indifférent. Il se transmet à partir de l’idée que la vie s’améliore si cela va mieux pour moi, que tout ira bien si tout ira bien pour moi. On part de là et on en arrive à sélectionner les personnes, à écarter les pauvres, à immoler sur l’autel du progrès celui qui est en arrière. Cette pandémie nous rappelle cependant qu’il n’y a ni différences ni frontières entre ceux qui souffrent. Nous sommes tous fragiles, tous égaux, tous précieux. Ce qui est en train de se passer nous secoue intérieurement : c’est le temps de supprimer les inégalités, de remédier à l’injustice qui mine à la racine la santé de l’humanité tout entière !» (Homélie IIème dimanche de Pâques, Rome, 19 avril 2020). C’est enfin l’heure de l’hospitalité, l’heure d’être auprès des malades, des pauvres et des nécessiteux, aux côtés de ceux qui sont vulnérables et rejetés par le virus de l’égoïsme indifférent.


Unis dans l’hospitalité et par la prière, recevez mes salutations fraternelles.

        

Frère Jesús Etayo

Supérieur Général 


Rome, le 28 avril 2020

COVID – 19 (5)

 

À tous les Frères et Collaborateurs, membres de la Famille hospitalière de Saint Jean de Dieu

Chers Frères et Collaborateurs,                                                       

La pandémie de Covid-19 continue de progresser. Elle s’est propagée dans le monde entier. Le nombre de contaminations et de décès augmente de jour en jour, mais aussi, Dieu merci, celui des personnes guéries.      

Petit à petit, les stratégies de déconfinement qu’adopte chaque pays sont en train de changer. Alors que le confinement vient de commencer ou continue dans beaucoup de pays, d’autres pays se préparent à sortir du confinement. Et ce, avec beaucoup de doutes et d’incertitudes quant à l’évolution de cette étape de « cohabitation avec le virus », dont on ignore encore beaucoup de choses.     

S’agissant des contaminations au Covid-19 au sein de l’Ordre, sur la base des informations que nous avons reçues jusqu’à présent, les données sont les suivantes :  43 frères ont été atteints, dont 5, comme je l’avais indiqué dans ma lettre précédente, ont décédé ; 24 sont guéris et 14 sont encore positifs mais ils sont en train de se rétablir. De ces derniers, 8 appartiennent aux provinces d’Espagne, 4 à la province du Bon Pasteur (dont un frère qui appartient à la province de Corée et qui est en train de faire des études au Canada), 1 à la province de France et 1 à la province de Lombardie-Vénétie. Nous leur souhaitons un prompt rétablissement.  

En ce qui concerne les collaborateurs contaminés, nous n’avons pas de données précises. Par ailleurs, beaucoup de ceux qui avaient été contaminés depuis en certain temps, sont déjà guéris et ont repris leur travail. Cependant, au moins 300 collaborateurs sont actuellement contaminés, notamment en Espagne, Italie et Colombie, où nous venons d’apprendre qu’environ 42 collaborateurs ont été contaminés dans un de nos centres à Bogota. En Afrique, pour autant que nous sachions, il y a encore quelques collaborateurs contaminés à l’hôpital de Monrovia (Liberia). Pour ce qui est des autres pays où l’Ordre est présent, aucun cas de contamination ne nous a été signalé.        

Dans quelques-uns de nos hôpitaux et centres un certain nombre de personnes ont décédé à cause du Covid-19. De même, quelques résidents des centres de l’Ordre sont également morts à cause du virus, que ce soit dans nos centres ou dans d’autres hôpitaux où ils avaient été transportés. Nous prions pour eux et présentons à leurs familles nos plus sincères condoléances. 

Cette pandémie est en train de créer non seulement des problèmes de santé, qui sont sans doute les plus urgents à résoudre, mais aussi des problèmes de nature économique. La crise économique, sociale, psychologique et spirituelle qui s’annonce nous inquiète dans la mesure où elle affectera le monde entier et en particulier les personnes et les pays les plus vulnérables.  

Nombreux sont ceux qui entrevoient des difficultés à couvrir les frais des centres en raison de la diminution des activités, de la crise économique qui se dessine et de la crainte de devoir fermer des centres à cause des contaminations ou faute de ressources. Dès lors, il faut gérer la réalité de chaque centre compte tenu de tous ces facteurs et prendre toutes les mesures nécessaires et possibles permettant de venir en aide à ces centres. Comme d’habitude, nous comptons sur la générosité de l’Ordre et de toutes ses provinces ; mais, dans cette circonstance, il faut considérer que la crise est de nature mondiale et qu’il va être difficile de répondre à toutes les demandes.  

Face à la conjoncture difficile actuelle et future que connaîtra toute la planète pendant les mois et les années à venir, nous, Ordre et Famille hospitalière de Saint Jean de Dieu, sommes invités à donner le meilleur de nous-mêmes : l’hospitalité selon le style de Saint Jean de Dieu. Nous sommes tous, frères et collaborateurs, appelés à sortir de nous-mêmes pour venir en aide aux personnes malades, pauvres et vulnérables que la pandémie est en train de laisser derrière soi. Et nous devons le faire en prenant toutes les mesures de prévention nécessaires ; mais notre mission d’hospitalité nous pousse à nous dévouer au service de nos frères les plus démunis, comme l’ont fait Saint Jean de Dieu et beaucoup d’autres frères.   

Je tiens à vous rappeler que nous devons surtout veiller à l’assistance spirituelle et religieuse dans nos centres afin que celle-ci soit assurée à tout moment. Tout en respectant les mesures de protection, nous devons en même temps apporter le plus grand réconfort spirituel et humain aux malades et à leurs familles, aux collaborateurs et aux volontaires. Aux côtés de l’armée des frères et des collaborateurs, vous êtes appelés à manifester l’amour de Dieu à ceux qui souffrent.

Je tiens une fois de plus à remercier tous les frères et les collaborateurs pour leur engagement et leur abnégation au service de l’hospitalité, ainsi que pour leur attitude d’authentiques disciples de Saint Jean de Dieu. Nous devons aller de l’avant et nous tenir prêts à intensifier notre dévouement en faveur des malades, des pauvres et des laissés-pour-compte à cause de cette pandémie. L’heure de l’hospitalité a sonné et le Seigneur et l’Église nous appellent à être les éclaireurs de l’amour samaritain de Dieu pour ses enfants les plus fragiles et vulnérables.    

Je saisis cette occasion pour vous transmettre ci-joint un bref document élaboré par la Commission générale de bioéthique de l’Ordre, dont le responsable est Frère Joaquím Erra, premier conseiller général. Il s’agit d’une réflexion qui pourra nous aider à identifier les effets principaux que cette pandémie est en train de produire ; pareillement, elle apporte des critères qui sont en phase avec le contenu de cette lettre, ainsi que des indications qui peuvent s’avérer utiles pour tous. Je vous invite à le lire et à le faire lire aux responsables des comités ou d’autres équipes de bioéthique existant dans vos provinces et maisons. Un grand merci à la Commission générale de bioéthique.

Avant de conclure, je tiens à rappeler un passage du communiqué de la province du Bon Pasteur à l’intention des collaborateurs du 20 avril dernier : « Réflexion sur la mission : L’hospitalité comme réponse radicale pour satisfaire aux besoins des autres. Aujourd’hui, réfléchissons sur la valeur de la dignité. Notre mission d’hospitalité est guidée par les droits de l’homme fondamentaux, tels l’accès équitable à la nourriture, la sécurité, le logement, les soins de santé et l’éducation, autant de droits sur lesquels repose la dignité de l’homme. La foi au-dessus de la peur !  Eu égard à la situation actuelle, il est tout-à-fait compréhensible que nous ayons nos peurs et nos angoisses sur les lieux de travail. Mais nous ne sommes pas seuls. Vous n’êtes pas seuls. Ensemble, nous nous en sortirons ».

C’est une belle manière de décrire notre mission d’hospitalité aujourd’hui : défendre la dignité des personnes les plus fragiles et vulnérables qui ne cessent d’augmenter à cause de la pandémie. Ne nous laissons pas vaincre par la peur : la foi dans le Christ Ressuscité et l’hospitalité que nous avons reçue selon l’esprit de Saint Jean de Dieu nous poussent à sortir pour répandre amour et solidarité et pour défendre la dignité de tous les nécessiteux dans lesquels nous voyons le visage du Christ Ressuscité.

Unis dans l’hospitalité et dans la prière, surtout pendant cette semaine de prière pour les vocations, je vous envoie mes salutations fraternelles.

        

Frère Jesús Etayo

Supérieur général



Rome, 14 avril 2020

COVID – 19 (4)

 

A tous les Frères et Collaborateurs, membres de la Famille hospitalière de Saint-Jean-de-Dieu

Chers tous, Chères toutes,

Cette année, nous avons vécu la Semaine Sainte et nous avons célébré Pâques sous une forme inhabituelle et différente dans la majeure partie du monde, à cause de la pandémie du coronavirus. Le confinement décrété par la plupart des pays a fait que beaucoup de gens et de communautés religieuses ont dû vivre les célébrations à travers la télévision ou sous forme virtuelle. Nous avons vu les célébrations du Vatican avec une basilique Saint-Pierre vide, procurant une sensation étrange. C’est ainsi que nous avons dû vivre et entrer dans la Pâque cette année, dans la joie et l’espérance que la vie qui nous vient du Christ Ressuscité aura le dernier mot et nous aidera à surmonter ce temps de douleur, de souffrance et de mort que nous vivons en ce moment. 

Comme vous le savez, la pandémie s’étend et touche pratiquement toutes les régions du monde, avec un impact différent pour le moment. Dans les prochaines semaines, nous verrons mieux comment l’arrivée du virus affecte les différents continents et pays.

Actuellement, les États-Unis sont la nation ayant le plus de cas de contagions et de décès, suivis de plusieurs pays européens, parmi lesquels continuent de se détacher l’Italie, l’Espagne, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Le virus a étalement touché l’Amérique latine et l’Afrique où son impact, pour le moment, n’est pas très grand ; il faudra toutefois suivre son évolution dans les prochaines semaines. L’Asie, l’Australie et le Pacifique se situent dans la ligne des informations précédentes.

Dans une grande partie du monde, nous sommes confinés, en attendant que la situation soit sous contrôle. Pour le moment, seule la Chine a commencé l’étape du déconfinement, avec certaines restrictions, par prudence, du fait que l’on ne connaît pas le comportement du virus avec exactitude.

En ce qui concerne l’Ordre, le covid-19 suit les mêmes schémas qu’au niveau mondial. Aujourd’hui et en tenant compte des informations qui nous sont parvenues, quatre Frères sont morts à cause du coronavirus (deux d’Aragon, un d’Andalousie et un de France). Plusieurs Frères ont été contaminés par le virus, la plupart en Espagne, un en Italie et deux en France, dont un est mort. En Espagne, en plus des deux Frères décédés, douze ont été guéris et sont devenus négatifs et 18 suivent un processus de guérison dont nous espérons qu’il se confirmera dans les prochains jours, de même que pour le Frère de la Province de Lombardie-Vénétie et celui de France qui se sont révélés positifs au test du covid-19.   

Pour ce qui est des Collaborateurs, un nombre important a été contaminé, en grande partie du fait que de nombreux hôpitaux de l’Ordre assistent des malades du coronavirus. Nous n’avons pas de données exactes, mais nous pouvons estimer que 300 Collaborateurs, la plupart en Espagne et en Italie – mais aussi plusieurs dans d’autres pays, y compris les premiers cas que nous avons appris aujourd’hui en Afrique -, se sont révélés positifs au test du coronavirus, avec autant de cas de compagnons qui ont dû être placés en quarantaine. Peu à peu ils guérissent et nous n’avons pas connaissance de décès, jusqu’à nos dernières informations.

De nombreux patients ayant contracté le covid-19 sont assistés dans les hôpitaux de l’Ordre. Un bon nombre d’entre eux récupèrent, mais malheureusement certains sont morts, n’ayant pu surmonter l’infection. Nous avons également enregistré des décès dans les Résidences de personnes âgées, bien qu’un bon travail ait généralement été fait pour éviter les contagions.

À ce propos, je veux mentionner les Résidences pour personnes âgées, les Centres de santé mentale, les Centres de personnes handicapées et les Centres pour les sans-abri, les migrants et les marginaux. Comme vous le savez, ces Centres présentent des risques particuliers et toutes les mesures doivent être prise pour éviter les contagions, car si nous ne sommes pas attentifs, le problème peut se révéler très grand. Il faut écouter les spécialistes et suivre les normes prévues. Pour commencer, dans ces Centres et en ce moment, il doit y avoir une partie pour ceux qui sont contagieux et une partie pour ceux qui ne le sont pas, en évitant à tout prix de nouvelles contagions.

Je veux remercier la région d’Amérique latine pour le travail de coordination et d’aide accompli entre toutes les Provinces et Délégations, pour définir des critères et travailler selon les normes appropriées à tous égards. De même, depuis quelques semaines, une Unité de crise pour l’Afrique, coordonnée par la Fondation Juan Ciudad, avec la participation de divers organismes de l’Ordre en Europe (Irlande, Pays-Bas, Italie), la Province de Saint-Augustin, le Bureau Missions et Coopération de la Curie généralice, afin de conseiller et d’aider surtout les Maisons des Provinces d’Afrique, en établissant des protocoles à suivre, en connaissant les besoins et en leurs envoyant des ressources pour acquérir le matériel de protection nécessaire pour une première phase. Ce groupe continue à travailler et, évidemment, selon l’impact qu’aura le virus, verra comment continuer à aider les Maisons en Afrique.

Je ne voudrais pas terminer ce communiqué sans remercier, une fois encore, les Frères et les Collaborateurs qui, ces jours-ci, travaillent sans relâche pour aider les malades et les personnes assistées dans nos Centres et leurs familles, dans la lutte contre cette pandémie. En plusieurs endroits, les conditions semblent aller en s’améliorant un peu, mais nous sommes conscients qu’elles demeurent toutefois très difficiles et même, en certaines occasions, précaires. Merci au nom de toute la Famille hospitalière de Saint-Jean-de-Dieu.

À la Curie généralice, nous vivons pratiquement une situation de confinement. Cela implique que de nombreuses activités et réunions prévues en cette période ont dû être suspendues. Certaines peuvent se faire virtuellement, mais pour d’autres ce n’est pas possible. Nous ne savons pas combien de temps durera cette situation. Lorsque ce sera terminé, il nous faudra reprogrammer tout ce qui n’a pas pu être accompli. Nous vous le communiquerons en temps voulu.

Je remercie les Supérieurs provinciaux pour les informations qu’ils nous envoient et je les invite à continuer de le faire pour obtenir les données les plus actuelles possibles.

La situation continue d’être très difficile et nous ne savons pas combien de temps elle durera. En bien des lieux, nous sommes toujours confinés et la réalité est dure. En ce temps de Pâques, restons confiants dans le Christ Ressuscité, qui continue à nous indiquer qu’en cette période de coronavirus l’hospitalité demeure la réponse adaptée et efficace face à la souffrance et à la mort. Continuez, Frères et Collaborateurs, à donner le témoignage de l’hospitalité de Saint-Jean-de-Dieu, pour le bien des malades et des nécessiteux, de l’Église et du monde. 

Continuons à prier les uns pour les autres et tous pour le monde entier, spécialement pour ceux qui souffrent avec le plus de virulence de cette pandémie. Recommandons au Seigneur Ressuscité nos Frères, Collaborateurs et familiers qui sont morts et ceux qui souffrent de la maladie ces jours-ci.

Fraternellement      

    

Frère Jesús Etayo

Supérieur Général


Rome, 30 mars 2020

COVID – 19 (3)

 

A tous les Frères et Collaborateurs, membres de la Famille Hospitalière de Saint-Jean-de-Dieu


Chers tous/tes, une fois de plus je m’adresse à vous pour que nous ressentions tous la proximité de toute notre Famille et pour vous informer de la situation des Maisons de l’Ordre en relation avec la pandémie du Covid-19 qui continue de s’étendre et touche presque tous les pays du monde.

Les moyens de communication nous rapportent chaque jour les données de la façon dont la pandémie s’étend dans le monde. À ce jour, on compte plus de sept cent mille personnes contaminées, trente-quatre mille personnes décédées et cent quarante-neuf mille personnes guéries dans le monde. À cette heure, les États-Unis sont la nation la plus touchée, puis vient l’Europe, en particulier l’Italie et l’Espagne, suivies de la France, de l’Allemagne et d’autres pays, où la pandémie progresse avec force et provoque de nombreux décès. Malheureusement, le virus touche peu à peu tous les continents, comme je vous le disais déjà la semaine dernière, et une grande partie du monde adopte des mesures préventives et restrictives. Pour l’instant, la Chine est le seul pays où il semble que le virus rétrograde et où certaines mesures de restriction sont levées. Cette situation crée une vaste crise sanitaire dont nous ne pouvons pas encore prévoir les dimensions, ainsi qu’une grave crise économique et sociale.

En ce qui concerne les Centres et les Maisons de l’Ordre et en tenant compte des informations qui nous sont parvenues jusqu’à présent, la situation très préoccupante se poursuit en Italie et en Espagne, ainsi que, comme je le disais auparavant, dans pratiquement tous les pays où l’Ordre est présent et où il y a des cas de Covid-19, conduisant à prendre les mesures nécessaires, du moins nous l’espérons.

Aucun Frère n’est contaminé dans aucune maison de l’Ordre, à l’exception de l’Italie, où un Frère est résulté positif au coronavirus et en Espagne où 14 Frères sont positifs. Actuellement, la plupart sont isolés dans les Communautés et quelques-uns sont hospitalisés et reçoivent des soins médicaux.

Pour ce qui est des Collaborateurs et bien que nous n’ayons pas d’informations précises de toutes les Provinces, je peux vous dire qu’au moins 280 ont été testés positifs au coronavirus. Cela crée des tensions dans certains Centres à cause du manque de personnel, car en de nombreuses occasions, beaucoup de Collaborateurs doivent être placés en quarantaine pour avoir été en contact avec une personne testée positive.

Concernant les décès à cause du Covid-19 dans nos Maisons, un certain nombre de patients sont décédés, surtout dans certains hôpitaux qui, à la demande des Administrations publiques, accueillent des malades atteints du coronavirus. Quant aux Frères, au total à la date d’aujourd’hui, deux Frères sont décédés : un de 97 ans, dont je vous avais informé la semaine dernière, et un autre de 88 ans. Les autres Frères décédés la semaine dernière ne sont pas morts à cause du virus. Pour les Collaborateurs, je n’ai été informé que du décès d’un Collaborateur en Italie, qui était en congé.

Je voudrais à nouveau remercier tous les Frères et Collaborateurs qui, ces jours-ci, donnent le meilleur d’eux-mêmes pour assister les malades et leurs familles dans la lutte contre cette pandémie. Nous avons aussi que vous le faites dans des conditions très difficiles, surtout dans les pays les plus touchés, en raison du manque de matériel et de la saturation des malades qui vous arrivent. Merci mille fois. Que saint Jean de Dieu vous soutienne et vous accompagne par sa présence et son intercession.

Vendredi dernier, 27 mars, le Pape François a fait une prière, pratiquement en solitaire, place Saint-Pierre, au Vatican, d’où il a imparti la bénédiction urbi et orbi à l’occasion de cette pandémie. Durant la prière et après avoir lu un texte de l’Évangile de saint Marc, il a prononcé des paroles très profondes et remplies de lumière. Je voudrais simplement rappeler ici quelques paragraphes, pour toute notre Famille de Saint-Jean-de-Dieu :

« La tempête démasque notre vulnérabilité et révèle ces sécurités, fausses et superflues, avec lesquelles nous avons construit nos agendas, nos projets, nos habitudes et priorités. Elle nous démontre comment nous avons laissé endormi et abandonné ce qui alimente, soutient et donne force à notre vie ainsi qu’à notre communauté.

Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas la foi ?. Le début de la foi, c’est de savoir qu’on a besoin de salut. Nous ne sommes pas autosuffisants ; seuls, nous faisons naufrage : nous avons besoin du Seigneur, comme les anciens navigateurs, des étoiles. Invitons Jésus dans les barques de nos vies. Confions-lui nos peurs, pour qu’il puisse les vaincre. Comme les disciples, nous ferons l’expérience qu’avec lui à bord, on ne fait pas naufrage. Car voici la force de Dieu : orienter vers le bien tout ce qui nous arrive, même les choses tristes. Il apporte la sérénité dans nos tempêtes, car avec Dieu la vie ne meurt jamais

Embrasser la croix, c’est trouver le courage d’embrasser toutes les contrariétés du temps présent, en abandonnant un moment notre soif de toute puissance et de possession, pour faire place à la créativité que seul l’Esprit est capable de susciter. C’est trouver le courage d’ouvrir des espaces où tous peuvent se sentir appelés, et permettre de nouvelles formes d’hospitalité et de fraternité ainsi que de solidarité. Par sa croix, nous avons été sauvés pour accueillir l’espérance et permettre que ce soit elle qui renforce et soutienne toutes les mesures et toutes les pistes possibles qui puissent aider à nous préserver et à sauvegarder. Étreindre le Seigneur pour embrasser l’espérance, voilà la force de la foi, qui libère de la peur et donne de l’espérance.


Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas la foi ?. Chers frères et sœurs, de ce lieu, qui raconte la foi, solide comme le roc, de Pierre, je voudrais ce soir vous confier tous au Seigneur, par l’intercession de la Vierge, salut de son peuple, étoile de la mer dans la tempête. Que, de cette colonnade qui embrasse Rome et le monde, descende sur vous, comme une étreinte consolante, la bénédiction de Dieu. Seigneur, bénis le monde, donne la santé aux corps et le réconfort aux cœurs. Tu nous demandes de ne pas avoir peur. Mais notre foi est faible et nous sommes craintifs. Mais toi, Seigneur, ne nous laisse pas à la merci de la tempête. Redis encore : « N’ayez pas peur » (Mt 28, 5). Et nous, avec Pierre, “nous nous déchargeons sur toi de tous nos soucis, car tu prends soin de nous” (cf. 1P 5, 7).


Je remercie les Supérieurs provinciaux pour les informations qu’ils nous envoient et je vous invite à continuer à le faire.


La situation demeure très difficile et nous ne savons pas combien de temps elle durera. N’ayons pas peur, comme nous le dit le Pape François, alimentons notre foi et notre espérance dans le Seigneur, mettons au service des malades et des nécessiteux le meilleur de nous-mêmes, l’hospitalité, comme nos Frères l’ont toujours fait et comme nous l’enseigne notre Fondateur, saint Jean de Dieu. Entraidons-nous, entre les Maisons, entre les Maisons des Provinces et entre les Provinces de chaque Région. La solution à ce problème n’est pas individuelle, nous devons la chercher en étant tous unis, en collaborant et en mettant ce que nous avons au service des autres. C’est aussi le moment de lutter contre cette pandémie en réseau. Que personne ne garde quoi que ce soit devant les besoins des autres. 

Continuons tous à prier les uns pour les autres et pour le monde, spécialement pour ceux qui souffrent le plus de cette pandémie. Recommandons au Seigneur nos Frères, Collaborateurs et leurs familles, qui sont morts et ceux qui souffrent de la maladie ces jours-ci.

Fraternellement      


Frères Jesús Etayo

Supérieur Général

 


Rome, 23 mars 2020

COVID – 19 (2)


À tous les Frères et Collaborateurs, membres de la Famille hospitalière de Saint-Jean-de-Dieu

Une semaine après ma dernière communication, je désire vous informer de la situation des Maisons de l’Ordre en rapport à la pandémie du coronavirus qui continue de s’amplifier, affectant toujours plus de pays dans le monde entier.

Vous savez, à travers les moyens de communication, qu’il s’étend à toujours plus d’endroits et qu’il affecte de plus en plus de gens. Son épicentre reste l’Europe, pour le moment, où pratiquement la totalité des pays sont affectés et ont pris des mesures de plus en plus restrictives. L’Italie et l’Espagne, suivies de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni sont les pays comptant le plus de personnes infectées et décédées, spécialement les deux premiers où le nombre d’infections et de décès atteint des chiffres absolument effarants. Le pire, c’est qu’il n’y a aucune certitude quant au moment où ils commenceront à diminuer et donc à être contrôlés. Dans certains endroits, les systèmes de santé sont saturés, ce qui rend tout plus difficile.

Hors d’Europe, aux États-Unis les cas ne cessent de progresser, tout comme au Canada. Et, dans presque tous les pays d’Amérique latine et des Caraïbes, des mesures sévères sont prises pour prévenir l’épidémie, car déjà quelques cas sont signalés.

En Asie, il semble que les cas soient sous contrôle en Chine, ainsi qu’en Corée du Sud, bien que toujours assortis de mesures restrictives très importantes. Dans les autres pays d’Asie, en Australie et dans le Pacifique, des mesures restrictives sont prises car le virus y est également arrivé.

En Afrique, malheureusement, la pandémie est également en train d’arriver et les appels se font entendre pour prendre des mesures restrictives dans tous les pays pour éviter sa propagation, en raison des difficultés supplémentaires qui peuvent exister. De nombreuses nations ont pris des mesures et espérons qu’elles pourront le contenir.

Pour ce qui est des Centres et des Maisons de l’Ordre, en tenant compte des informations qui nous sont parvenues à ce jour, je peux vous dire ceci :

Il n’y a pas de Frères ni de Collaborateurs contaminés dans les Maisons de l’Ordre, à l’exception de :

Italie : Pour le moment, aucun Frère n’est contaminé, mais quelques Collaborateurs de la Province Lombardie-Vénétie et de l’Hôpital de l’île du Tibre le sont. Pour le moment, le problème le plus fort se situe dans le Nord, où les services de santé sont en train d’être saturés. Notre Maison de Erba est celle qui souffre le plus en ce sens, le reste, pour l’instant, va mieux. 


Espagne : C’est là que les personnes sont le plus touchées. Pour le moment, un Frère de 97 ans est mort à cause du coronavirus et 9 Frères des trois Provinces, ainsi qu’une religieuse qui sert dans un de nos Centres, sont contaminés ; toutefois ils vont bien pour le moment, ils n’ont pas besoin d’être hospitalisés et plusieurs sont asymptomatiques. En ce qui concerne les Collaborateurs, environ 100 d’entre eux se sont révélés positifs au Covid-19. Madrid continue d’être l’endroit le plus critique, suivi de la Catalogne et du Pays basque. Nos Centres accomplissent actuellement un grand travail de coordination avec les Administrations publiques et plusieurs d’entre eux soignent des malades atteints du coronavirus. 


Autriche : La situation est davantage sous contrôle que dans les deux pays précédents, mais à la date du 19 mars, nous avions au moins six Collaborateurs contaminés.

En outre, il faut tenir compte du fait que les personnes affectées, Frères et Collaborateurs, infectent à leur tour un nombre important d’autres personnes qui doivent être placées en quarantaine ou être isolées.

Je vous demande à tous d’être unis dans la prière avec toute l’Église et toute la Famille hospitalière de Saint-Jean-de-Dieu pour implorer le Seigneur pour tous les malades et les personnes affectées par le virus et, tout spécialement, les membres de notre Famille, Frères et Collaborateurs, qui ont été contaminés.

Au nom de l’Ordre tout entier, je veux remercier tous les Frères et Collaborateurs qui, ces jours-ci, donnent le meilleur d’eux-mêmes pour assister les malades et leurs familles, dans la lutte contre cette pandémie. Nous sommes très fiers de vous, parce qu’une fois encore vous faites briller le charisme et la mission de l’hospitalité, plus que les discours et les paroles : par votre engagement, souvent jusqu’aux limites de vous-mêmes, par votre sourire quand vous n’avez pas envie de sourire, par votre recherche permanente de ressources et de moyens pour mieux les assister, comme de bons Samaritains, comme de nouveaux saint Jean de Dieu, qui se multiplient pour le bien de ceux qui souffrent, de ceux qui ont peur, du vieil homme craintif, du jeune homme préoccupé. Pour les malades, vous êtes l’archange Raphaël qui leur apporte la consolation, l’amour de Dieu, la tendresse et l’humanité. Merci pour tout cela. Voilà pourquoi vous méritez les applaudissements que les gens adressent aux professionnels de la santé dans de nombreux pays et c’est pour cela que nous savons que le Seigneur ne nous oublie pas et que nous gardons l’espoir, confiants que nous gagnerons cette bataille.

Dans certains pays, cependant, le virus n’est pas encore arrivé ou n’a qu’une faible incidence. Frères et Collaborateurs, je vous le demande, si vous ne l’avez pas déjà fait, prenez sans tarder toutes les mesures de prévention dans les Centres et dans les Communautés. Cette pandémie s’avère plus forte qu’on ne le pensait et nous ne savons pas jusqu’où elle ira. Je vous en prie, prenez toutes les mesures indiquées par les autorités et celles que vous savez nécessaires par expérience. Je pense en particulier aux pays d’Afrique, qui ont connu l’expérience du virus Ebola. Mettez en œuvre et appliquez toutes les mesures et les protocoles, en tirant profit de cette dure expérience.

Nous poursuivons le temps du Carême en chemin vers Pâques. Nous vivons ce temps liturgique avec la douleur et la tristesse propres à la souffrance qu’entraîne cette pandémie, mais avec notre espérance dans le Seigneur de la Vie et la confiance qu’avec son aide nous surmonterons ce moment.    

Je continue à demander aux Supérieurs provinciaux et locaux de prendre les mesures nécessaires dans les Provinces et dans chaque Communauté pour éviter les contagions, y compris, si nécessaire, toute réunion communautaire de quelque type que ce soit.

Je remercie les Supérieurs provinciaux pour les informations que vous nous avez envoyées sur la façon dont cette pandémie affecte chaque Province. Continuez à le faire car nous pourrons ainsi informer tout l’Ordre et, surtout, nous pourrons être plus proches de vous.

Ce sont des moments difficiles. Les choses semblent même aller en empirant. Avec les précautions et normes appropriées, en prenant soin de nous, c’est aussi l’heure de l’Hospitalité, de nous mettre à la disposition, de servir par notre exemple, comme le firent ceux qui nous ont précédés. Parmi eux, je rappelle en particulier saint Juan Grande qui, en 1600, mourut à Jerez de la Frontera (Espagne) des suites de la peste, portant l’hospitalité à ses conséquences les plus profondes, comme le firent également récemment nos Frères qui sont morts à cause du virus Ebola.

Prions les uns pour les autres et tous pour le monde entier, en particulier pour ceux qui souffrent le plus durement de cette pandémie.


Fraternellement


Frère Jesús Etayo

Supérieur Général



À tous les Frères et Collaborateurs, membres de la Famille hospitalière de Saint Jean de Dieu

Chers Frères et Collaborateurs,

Je vous salue cordialement. Par la présente je voudrais vous informer de la situation que la pandémie de coronavirus est en train de créer, notamment dans les maisons de l’Ordre.  

Comme vous le savez, le virus a débuté en Chine et les premières nouvelles sont arrivées à la fin du mois de décembre 2019. Malheureusement le virus s’est rapidement propagé dans d’autres pays, tels la Corée du Sud et l’Iran. Il a ensuite atteint l’Europe, qui est aujourd’hui considérée comme étant l’épicentre de la pandémie. Celle-ci, même si les cas sont moins nombreux, est en train de toucher d’autres pays d’Océanie, d’Amérique et d’Afrique, ce que vous avez sans doute appris par les médias. Cette pandémie est en train de multiplier non seulement les contaminations, mais également le nombre de victimes.    

En ce qui concerne l’Ordre, sur la base des données dont nous disposons actuellement, la situation est la suivante :   

Chine : aucun frère de la communauté de Yanji, notre seule présence dans ce pays, n’a été touché par le virus. Cependant, depuis quelques jours nous n’avons plus de nouvelles de Frère Joseph Han, scolastique de nationalité chinoise, qui avait été placé en isolement à Pékin depuis le début du mois de février.  Le Supérieur de Yanji est en train d’essayer par tous les moyens de se mettre en contact avec lui, mais, hélas, sans succès jusqu’à présent.      

Corée du Sud : malgré les nombreuses contaminations, aucun frère et, d’après les informations à notre disposition, aucun collaborateur n’a été touché.    

Italie : la situation est très difficile. À l’heure actuelle aucun frère n’est infecté, mais tel n’est pas le cas pour un certain nombre de collaborateurs et de patients pris en charge dans nos centres. En particulier dans le nord du pays, notamment dans les provinces de la Lombardie et de la Vénétie, la situation est critique et le système de santé est au bord de l’effondrement. Pour le moment les choses vont mieux à Rome et dans la province de Rome (centre et sud du pays), même si l’on s’attend à une augmentation des contaminations dans les prochains jours. Le gouvernement a invité les citoyens à rester chez eux. À la Curie générale nous nous portons bien ; tous nos collaborateurs travaillent à distance, comme le font d’ailleurs d’autres collaborateurs des centres, soit en raison de la nature de leur travail, soit parce qu’ils sont en isolement obligatoire.        

Espagne : ces derniers jours la situation s’est compliquée et on redoute une évolution semblable à celle de l’Italie. Pour l’heure, un frère de la communauté de Ciempozuelos a été testé positif, mais il se porte bien et suit les protocoles médicaux.   Bon nombre de collaborateurs ont été contaminés ou sont en isolement, notamment dans quelques centres de Madrid et de Barcelone, les deux principaux foyers en Espagne.   

Autres pays européens : la situation n’est pas la même partout, mais le nombre de personnes contaminées ne cesse d’augmenter, surtout en Allemagne, France et Royaume Uni. Jusqu’à présent aucune contamination dans les maisons de l’Ordre ne nous a été signalée.    

États-Unis et Canada : d’après nos informations, aucune personne n’est contaminée dans les maisons de l’Ordre.       

Océanie : d’après nos informations, aucune personne n’est contaminée dans les maisons de l’Ordre.   

Amérique latine : d’après nos informations, aucune personne n’est contaminée dans les maisons de l’Ordre. 

Afrique : d’après nos informations, aucune personne n’est contaminée dans les maisons de l’Ordre.      

Autres pays + Asie Pacifique : d’après nos informations, aucune personne n’est contaminée dans les maisons de l’Ordre.  

Voilà les informations que nous sommes en mesure de vous donner en ce moment difficile dû à la pandémie de coronavirus. Les données, comme c’est le cas dans de telles circonstances, sont provisoires et changent très rapidement. Je vous invite à être prudents et à respecter les normes et les protocoles que les différents pays sont en train d’adopter pour se protéger du virus.  

Pareillement, je demande aux Supérieurs provinciaux, s’ils le jugent opportun et nécessaire, de donner aux maisons, aux frères et aux communautés des indications précises visant à freiner la contamination dans le double but de ne pas être contaminé et de ne pas contaminer les autres. Cela pourrait entraîner l’exigence de dispenser les frères de certaines activités, telles par exemple les réunions et les rencontres communautaires. Si les communautés sont composées de beaucoup de frères, on peut les dispenser de la prière communautaire, voire même de la participation à l’Eucharistie, si besoin en était.       

Ce sont des moments très difficiles, du moins dans les lieux où sévit la pandémie. Les centres des frères de Saint Jean de Dieu doivent être prêts et préparés au mieux pour pouvoir collaborer et aider la société à lutter contre ce fléau. Les frères qui ne peuvent pas se consacrer directement à l’assistance, intensifieront leur prière personnelle et, dans la mesure du possible, la prière communautaire ; ils prieront le Seigneur, par l’intercession de Saint Jean de Dieu, pour les malades, les moribonds et le personnel médical et paramédical qui travaille d’arrache-pied pour soigner et assister les malades.     

J’invite tous les frères et collaborateurs, et surtout les frères âgés et les personnes à risque, à protéger leur santé en respectant les normes prévues, tout spécialement dans les zones les plus touchées. Je vous exhorte à rester chez vous et à suivre les indications des Supérieurs, même si celles-ci peuvent s’avérer très dures.   

Je prie les Supérieurs provinciaux de nous tenir au courant de la situation dans leur province, de manière que nous puissions connaître la réalité globale de l’Ordre, d’une part, et informer l’ensemble de la Famille hospitalière, d’autre part.

Ce sont des moments très durs pour le monde entier, et c’est précisément à de tels moments que nous sommes appelés à exprimer le meilleur de nous : l’hospitalité, la générosité, la collaboration et le dévouement. Malgré notre préoccupation, vivons toujours avec foi et espérance dans le Seigneur, qui partage notre souffrance.  Nous mettons notre confiance et notre espérance en Lui pour pouvoir surmonter le moment difficile que nous sommes en train de vivre et dont la fin, de l’avis des experts, n’est pas pour demain.     

Prions les uns pour les autres et prions pour le monde entier, en particulier pour ceux qui souffrent à cause de cette pandémie.    

Je vous salue fraternellement en Saint Jean de Dieu,  

    

 

Frère Jesús Etayo, O.H.

Supérieur général

 

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